Le Cauchemar

J’ai fait un drôle de rêve, du moins un cauchemar
J’ai rêvé que j’étais toi mon ami,
Mon amour de petite vie.
Je me voyais en toi,
Caché sous le tas de bois
Ne dormant pas paisiblement
Car ayant peur de tous les bruits avoisinants.
Je me réveille en toi et je devine tout ton effroi.
La peur des humains trop souvent malsains
La peur de mourir de faim
La peur de ne pas connaitre un autre matin
La peur de ne plus trouver mon chemin.
Pourtant, moi aussi, j’avais bien commencé ma vie
J’avais été choisi pour ma couleur si jolie
Et j’ai aussi grandi dans cette maison, mon paradis.
Puis, un jour mes maitres sont partis
Et quand j’ai voulu rentrer dans mon logis
D’autres personnes étaient installées là
Qui ne voulaient nullement de moi
J’ai gratté, j’ai pleuré le jour et la nuit
Et j’ai mis du temps, mais j’ai compris
Que je ne ferai plus partie de leur vie.
Alors, j’ai commencé à chercher à manger
Pour me défendre, je me suis bagarré
Mais je n’étais pas armé pour cela
Je n’étais pas habitué à vivre comme cela
La faim, la maladie ont eu raison de moi.
Je n’ai même pas quatre ans
J’ai perdu toutes mes dents.
Mon pelage si doux et beau
Est parti en lambeaux.
Je ne suis que l’ombre de moi-même
Et je comprends que personne ne m’aime.
Parfois, une fée comme je les appelle
Vient remplir des gamelles.
Elle me parle tout doucement
Essaie de me caresser en me rassurant
Mais j’ai perdu le goût de la vie.
Alors je me suis réveillée en pleurant
Et j’ai pensé à tous ces chats errants.
Ces mal aimés, ces parias
Qui n’en sont pas moins des chats.
Je ne sais plus quoi faire pour vous aider
Je ne sais plus quels mots employer
Pour faire comprendre aux gens, la nécessité
De ne point vous abandonner.
Vous n’êtes pas faits pour vivre dehors
Vous abandonnez c’est vous condamner à mort..

Myriam Bled