• Au-delà des Mots

     

     Au-delà des Mots

     

     

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    Petits arrangements avec les mots....

    Oh les mots...les mots, les mots si prompts à trahir ...approximatifs, suggestifs et toujours incertains,

    Équilibristes absurdes, les voici en l'air, virevoltants, tentateurs, menteurs,

    Ils vous narguent et vous défient, enfants ingrats nés de votre plume,

    Puis se répandent en pieds de nez, en grimace à vos propres pensées, à vos désirs,

    Avant de retomber en mille éclats de rire pirouettes-cacahouètes,

    Sur la page blanche d'où ils avaient insidieusement surgi et d'où, rageur, je vais les effacer …

    D'ailleurs ils n'avaient rien à y faire...fi des petits arrangements, mieux vaut encore la page blanche !

    Bref des mots des mots

     

    « Ecrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose : arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes. »

     

    Georges Perec

     

     

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    Un jour l’un d’entre nous se lèvera dans une église froide pour parler de l’autre. Ce jour me terrifie depuis, … une vie en fait, celui ou l’on se dira « comment va t-on faire sans lui ? ».

     

    Je ne saurai vivre sans toi. Tu es mon oxygène maternel. Quelque soit le lieu, il ne peut y avoir de vie sans toi. Nous sommes le carburant, la sève, le sang de l’autre. Témoin de ce temps qui n’est plus. Derniers rescapés de ce qui fut notre famille.

     

    Nous avons couru à perdre haleine, pour rattraper ce que nous avions perdu et enfoncé profondément nos propres racines pour nos enfants, dans ce pays qui ne voulais pas de nos parents.

     

    Je connais ta part d’obscurité et tu sais mes folies, ma violence.

     

    L’un d’entre nous se lèvera un jour et parlera d’eux. Nous ne sommes l’un et l’autre que le prolongement de ces êtres hors du commun, qui faisaient de nous des gens à part. Il parlera de Monte Cassino, du Camp des Milles, du Port d’Alger, de pigments lourds, de bancs d’Église et de Jeux de cartes bien sur.

     

    Il parlera probablement de femmes, d’amitiés fortes, de cigares ambrés et d’alcool choisis. Il tentera d’évoquer l’odeur humide de vieux ouvrages, le clapo salé des embruns au petit matin, de Jules Verne, de John Buscema et de Tolkien un petit peu.

     

    Il dira probablement deux trois gros mots.

     

    Un jour, l’un d’entre nous se lèvera et j’espère de fond de mon âme que ce ne sera pas moi. Je ne saurais finir la route sans t’entendre me mentir un peu, t’étouffer de rire derrière ton masque, subir ton harcèlement pour me parler de ta dernière maquette. Je ne pourrais plus entendre un orateur sans que tes mots ne me traversent et laisse une trace qui change les choses, car tu es un homme d’action.

     

    Un jour l’un d’entre nous cessera de vivre parce qu’il sera resté vivant et je préfère que ce soit toi, parce que moi je ne le pourrais pas.

     

    Michel Amas

     


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    Peut être une image de 1 personne et flûte

     

    Le vieux berger, 1910

     

    Je suis né au siècle dernier, vers 1830. Mais qu’importe ! Je ne connais pas ma date de naissance exacte, mais il y a une chose dont je suis certain. C’est qu’aujourd’hui, je suis un vieux berger. Je dois avoir plus de quatre-vingts ans. Je suis très vieux, très vieux ! Et je suis resté lucide. Je suis né dans ce village dans la commune des Baux-de-Provence. Les hivers sont doux et secs. Mais moi, j’ai besoin de me réchauffer devant ma cheminée quand le soleil se couche. Les grandes gelées sont très rares, et la brise du soir est ma seule ennemie. Le mistral souffle en moyenne cent jours par ans. Je dois avoir une quinzaine de brebis. Au printemps, nous partons vers les pâturages, dans les montagnes que l’on appelle « les estives », et à l’automne nous redescendons dans la plaine, après avoir profité des prairies herbeuses. Le village des Baux-de-Provence regorge de traditions. Le déplacement des troupeaux est une fête pour tous les habitants. Ce sont mes deux « border collies » qui m’aident le plus. Ils rythment et guident les brebis lorsqu’elles redescendent la plaine. Il y a une vingtaine d’années, je vivais dans la montagne avec mon troupeau. Je dormais dans une cabane de berger, un « cavolar », pour y faire du fromage. Mais aujourd’hui, du haut de mon âge avancé, je n’ai plus la force de me déplacer. Je reste ici au village. Heureusement que Colette est là pour emmener les brebis brouter à travers l’arrière-pays. Colette est une femme adorable. Elle doit avoir une vingtaine d’années, et elle rêve d’aller coudre à la capitale. On a tant de rêves à cet âge-là. Paris ! Quel enfer ! Je suis allé à Paris deux fois dans ma vie. J’ai l’impression que les Français ne se connaissent pas là-bas. Les calèches circulent partout dans les rues, les femmes sont très apprêtées, elles mettent des heures à se poudrer, à serrer leur corset et à enfiler leur immense robe. Ici, les femmes ne font pas autant de manières ! Paris a même été la capitale de l’Exposition Universelle. Cette Tour-Eiffel ! Quelle abomination ! Une tour de fer ! Moi je préfère les arbres et les prairies à toute cette grisaille ! Je dis à Colette : « Quand tu seras à Paris, ne m’oublie pas ! Et n’oublie pas la beauté de notre pays ! » Colette est adorable. Elle m’a offert un chat de gouttière pour Noël. Je n’ai pas tout de suite apprécié le cadeau, moi qui n’ai jamais connu que la compagnie des chiens ! Et pourtant, je me suis attaché à cette boule de poil, après lui avoir ôté ses puces. Pour Noël, les familles du village s’étaient réunies à l’église Saint-Vincent des Baux pour la messe de minuit. La crèche était vivante. Une charrette tirée par un bélier, décorée de feuillage et de bougies, apportait un agneau nouveau-né. Des bergers volontaires et pieux avaient baisé les pieds de l’enfant Jésus. Ils avaient ensuite passé l’agneau de bras en bras avant de le donner en offrande. Mon village regorge de traditions ! 

    Tout à coup, le vieux berger entend des cloches tinter, des aboiements et des sifflements. Ce sont les brebis qui rentrent ! La journée était longue. Attendre ici toute la journée, c’est difficile pour un homme, mais pour un vieux berger comme lui, le temps est rempli de paysages passés. La porte s’ouvre. Les deux chiens se ruent à ses pieds en secouant la queue. Colette s’approche de la cheminée pour raviver le feu. Il fait bon vivre, le soir, à la lueur des braises et en si bonne compagnie. Mais où est le chat ? Il ne s’est pas encore habitué aux chiens et se terre sous une chaise. « Il n’est pas très sociables, lui non plus… » conclut le vieux berger.

     

    Alan Alfredo Geday


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    On se cache toujours derrière des masques.

    Ils ne sont pourtant pas nécessaires pour être heureux

    et goûter à la vraie joie d'une vie simple

    Il faut assumer d'être soi-même

    Vivre pour nous, nos proches,  pas pour la société

     


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    Peut être une image de brouillard

     

    Quand votre cœur subit un choc sévère à cause d'une perte importante, une partie de celui-ci, reste à jamais brûlé. A partir de ce moment, une synergie protectrice entre le cœur et le cerveau se déclenche dans l'esprit, où plus rien ne se passe. C'est un besoin intérieur de vouloir se débarrasser d'une nouvelle perte à tout prix. Vous n'abandonnez pas, celui-ci ne l'abandonne pas, mais vous regardez la vie avec une perspective beaucoup plus réfléchie. Il arrive que, instinctivement et pour se protéger des nouvelles souffrances, vous vous habituez à votre zone de confort et à l'intérieur vous vous sentez protégé, en paix, en sécurité. Vous vivez les mêmes situations quotidiennes avec courage et détermination, mais ce n'est plus la même chose, parce que cette aile cassée ralentit et rend le voyage beaucoup plus lent et fastidieux. Ce n'est pas vrai que tout passe

    Tout reste gravé sur la toile de l'âme. Tout signe et enseigne.

    Tout change et nous change...

     

    Carmen Pistoia


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    Peut être une image en noir et blanc de 1 personne et livre

     

    Lire c'est jubiler. On n'y peut rien. Parler de la difficulté, de l'ésotérisme, c'est se donner des gants. Lire c'est plaisir. Le plaisir n'est pas toujours facile. Ni immédiat.

     

    Georges Perros


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